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Bers Grandsinge, Congo

Bers1

 

 

 

 

Bers Grandsinge, solo show at Galerie Goldenberg, 140 Boulevard Haussmann, Paris

 

 

 

 

 

About:

Bers Grandsinge, né Jean-Pierre Bers Mbalaka à Ipamu le 16 août 1955 (dans le Bandundu, République démocratique du Congo), est un artiste installé enBelgique depuis 1985.
Bers Grandsinge est le premier artiste congolais qui s’installe en Belgique pour défendre l’art contemporain congolais, sous les conseils de Jean Michel Basquiatqu’il rencontre grâce au peintre new-yorkais Franco the Great en 1985 dans son atelier de la 125e rue à Harlem. Jean-Michel Basquiat conclue la conversation en appelant Bers le plus grand singe d’Afrique. Le surnom de “Grandsinge” lui est resté[1].

BersL'Homme_polyurethan on canvas_100x100cm_2013

L’Homme, 2013.

Parcours artistique

En pleine reconstruction du pays, l’histoire de l’art congolais des années 1978 et 1979 était animée par un débat de la reconnaissance de l’art Populaire du Congo comme étant l’art à part entière. La négation soutenue par le membre de l’Académie des Beaux Arts était fondée par des professeurs de peinture, avec le souci de sauvegarder leur enseignement académique. C’est dans ce contexte que Bers se présente en 1978 à la salle d’exposition permanente des Beaux arts avec une oeuvre réalisée à base de polyuréthane. Célestin Badibanga de l’association des critiques d’art du Congo/zaire (A.I.C.A.zaire) souligne le caractère nouveau de l’oeuvre.

BersLe tremplin_polyrethan on canvas_100x100cm_2014-2015

Le Tremplin, 2015.

Encouragé par l’A.I.C.A et relayé par la presse de l’époque, Bers participe régulièrement aux expositions de l’époque avec entre autres une exposition collective dans le cadre du sixième anniversaire de l’AICA/Zaïre à la Banque du Congo/Zaïre (BCZ), grâce à l’initiative d’Augustin Dokolo. En 1978, il participe également à l’exposition de l’Académie des beaux-arts, dans le cadre du Congrès International des études africaines “Art Partout”. Cette exposition est une confrontation entre des artistes populaires et ceux issus de l’Académie des Beaux Arts. C’est cette exposition C.I.A.F. qui donne sa notoriété à l’art populaire du Congo/Zaire. En 1979, il participe à l’exposition collective à la Banque commerciale zaïroise à l’occasion du septième anniversaire de l’AICA/Zaïre, puis à l’exposition Horizon 79 de 1980 àBerlin. S’en suivent en 1980 l’exposition à la BCZ à l’occasion du huitième anniversaire de l’AICA/Zaïre puis l’exposition collective dans le cadre du colloque sur l’authenticité en 1981 à la BCZ. En 1982, ses œuvres sont exposées lors de l’exposition d’art chrétien à la BCZ puis en 1983, à l’exposition “Mère et Enfant” organisée par le Mouvement mondial des mères, section Zaïre, à la galerie de la BCZ. L’œuvre de Bers exposée lors de cette manifestation se retrouve dans la collection de Dokolo qui l’acquiert après le départ de Bers pour l’Europe.

BersSans titre_polyurethen on canvas_116x74cm_2014-2015

Sans Titre, 2014-2015.

Technique utilisée

Bers Grandsinge utilise une technique très personnelle dénommée par lui “polyuréthane”. Après avoir dessiné sur le support – travaillant à même le sol – il verse de la peinture sur la toile. Il applique ensuite un mélange de sa composition sur la toile, mélange qui réagit en contact avec la peinture en raison de présence du polyuréthane. La réaction produit des ridules qui semblent incluses dans le motif. Ces petites ridules tortueuses qui strient le sujet donne un relief aux œuvres invitant l’observateur à caresser de la main ce relief. L’œuvre est ensuite mise en couleur, les sujets et les objets cloisonnés par des lignes noires. En 1991, Bers obtient le Prix du nouvel art de l’Académie européenne Littéraire et Artistique (AELA) pour avoir créé cette technique.
Les supports utilisés sont variés : toiles, papiers, planches de bois, matériaux récupérés. Mouvements et couleurs sont intimement liées dans l’œuvre de Bers. La palette est faite de couleurs acides assemblées afin de ne jamais agresser l’œil ou de teintes chaudes (tons dorés de miel et de cuivre) ou végétales. Bers donne à voir des compositions chatoyantes, exubérantes, mettant en scène des personnages dans des danses que l’on peut imaginer rituelle sur fonds d’une musique rythmant leurs mouvements et l’œuvre elle-même. Les personnages sont des humains aux silhouettes filiformes à la plastique négroïde, plastique à la fois souple, harmonieuse et animée. Il peint rarement de paysages et d’animaux. Les lianes, ces entrelacs de coulées qui ornent le fonds accentuent l’impression de mouvement et de vie des personnages en les reliant entre eux et en donnant présence aux gestes.

BersUne confusion_polyurethan on wood_100x200cm_2012

Une Confusion, 2012.

Thèmes

Les thèmes tournent autour de la personne humaine, de son mystère et de sa destinée. Bers travaille aussi sur des thèmes tels que l’environnement, l’actualité et l’avenir de l’humanité. Un thème privilégié par Bers est celui de la mutation de l’homme. En 1999, Bers réalise un tableau intitulé Époque pré-mutation. C’est le premier jalon d’un travail sur la mutation de l’homme. Pour lui, lorsque l’être humain aura atteint son apogée – dans une époque future – il prendra conscience de son possible déclin et des causes prévisibles de celui-ci. Il mènera alors une réflexion sur la sauvegarde de l’espèce humaine. Dans cette période de pré-mutation, l’être humain réalise que son avenir dépend de la faculté qu’il aura de muter pour s’adapter à l’environnement terrestre futur ou à la vie sur une autre planète. L’homme change alors son patrimoine génétique : c’est alors l’époque de la mutation. L’époque de mutation devient ainsi le thème d’une installation en 2000. (text Wikimonde)