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Laeïla Adjovi

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Laeïla Adjovi

 

 

Picture captions: Art from the series Malaika Dotou Sankofa © Laeila Adjovi. Laeila is a self-taught documentary photographer and photojournalist and works out of Dakar, Senegal. She’s one of the six shortlisted for the AMW Photography Prize

Adjovi is a talented photographer that lived in India and New Caledonia before moving back to the continent. Born in 1982, the Beninese and French national grew up in Gabon and South Africa. She now lives and works in Dakar, Senegal.
The political sciences and journalism graduate has exhibited in Senegal, Morocco, Benin, France, South Africa and Ethiopia in the past few years.
She says: “I’m a self-taught photographer interested in documentary photography and photojournalism. My themes relate to social issues, daily life on the continent or the African cultural heritage.”(courtesy and © Laeila Adjovi)

Laeila-adjovi.com

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On the series:
Mon nom est Malaïka Dotou Sankofa. J’ignore depuis quand je suis bloquée ici. On m’a dit que que c’était pour mon bien. De ne pas tenter de m’échapper. Que les cieux seraient terribles, tempête, orage et nuit. Alors je suis restée. Mais depuis quelques temps, je m’autorise à rêver.
Mon nom est Malaïka. Je n’ai pas de nombril, je suis mon propre centre, je ne cherche pas à être celui du monde. On me demande d’évoluer, de me développer. Décollage. Emergence. Croissance. Le tout sans sortir du cadre. Chaque jour mâchonner des concepts vides, avec banania, pastèque et poulet grillé. Du coup, j’ai entamé une grève de la faim. Dans mon ventre vide, c’est la révolution que j’entends gargouiller.
Mon nom est Dotou. Ce vieux costume terne, c’est le seul que j’ai le droit de porter. Le seul uniforme impossible à refuter. Heureusement, les coutures craquent. La déchirure est proche. J’ai appris à coudre. Je n’ai plus peur de devoir rapiécer.
Mon nom est Sankofa. Je ne suis plus aphone, je ne suis plus illettrée. En cachot, en cachette, j’ai su apprivoiser le verbe. Je maîtrise les lettres, mais je respecte l’oralité. Je sais voir au travers les ratures des livres d’histoires. Je connais les machines à écrire pleines de barbelés. Désormais, plus personne ne pourra éteindre mes Lumières. Je danserai à tire-d’aile dans les ruines du monde d’hier, sur les tombes des pillards et les cadavres de leurs clichés.
On m’appelle Malaïka Dotou Sankofa.(text website artist)